The Project Gutenberg EBook of Scènes préhistoriques, by J.-H. Rosny This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Scènes préhistoriques Author: J.-H. Rosny Release Date: November 20, 2008 [EBook #27304] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK SCÈNES PRÉHISTORIQUES *** Produced by Laurent Vogel, Chuck Greif and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) [Publié dans _la Revue Indépendante de littérature et d'art_, numéro 21 (1888).] SCÈNES PRÉHISTORIQUES NOX BELLICOSA Au déclin du quaternaire, lorsque le pôle du Septentrion gravitait vers la brillante du Cygne, il y a vingt mille ans. Sur les plaines de l'Europe le mammouth allait s'éteindre, pendant que s'achevait la migration des grands fauves vers les pays de la lumière, l'exode du renne vers les neiges arctiques. L'aurochs, l'urus, le cerf élaphe paissaient les herbes des forêts et des savanes. L'ours colossal et le grizzly avaient trépassé depuis des millénaires au fond des cavernes. Alors, les races autochtones, les grands Dolichocéphales s'étendaient de la Baltique à la Méditerranée, de l'Occident à l'Orient, jusqu'aux assises de l'Asie. Troglodytes plus intimes que leurs ancêtres du Solutré, mais toujours nomades, leur Industrie déjà fut haute et leur Art attendrissant. Esquisses tracées au frêle burin, timides mais fidèles, c'est l'éclosion de la deuxième puissance animale, la lutte du cerveau vers la conscience des choses, sans l'immédiat des appétits. Au cyclone de l'Hiatus, lorsque viendra une race plus hiératique, pour des centaines de siècles l'Art sera perdu et il faudra même attendre notre Renaissance pour retrouver des types d'industrie comme la fine aiguille à chas. Or, c'était à l'Orient méridionnal, dans la saison du Renouveau, vers les deux tiers de la nuit. Dans la lueur cendreuse d'une grande vallée retentissaient les voix des bêtes carnivores. Un fleuve, dans les entrecoupements de silence, chantait la vie des fluides, l'euphonie des ondes; les aulnes et les peupliers répondaient en chuchottis, en harmonies intermittentes. La planète Vénus, moins argentine en ces âges, s'enchâssait dans le Levant. La théorie des constellations immortelles apparaissait entre les nues vagabondes, Altaïr, Wéga, les Chariots contournant avec lenteur la Polaire du Cygne. Tandis que la vie palpitait dans les Ténèbres, féroce ou peureuse, ruée aux fêtes et aux batailles de l'Amour ou de de la Nourriture, une pensée vint s'y joindre. À la rive du fleuve, au rebord d'un roc solitaire, une silhouette sortit de la Caverne des Hommes. Elle se tint immobile, taciturne, attentive aussi, les yeux parfois levés vers l'étoile du Levant. Quelque rêve vague, quelque ébauche d'esthétique astrale, préoccupait le veilleur, moins rares chez ces ancêtres de l'Art qu'en maintes populations historiques. Une santé heureuse palpitait dans ses veines, l'haleine nocturne charmait son visage, il jouissait sans craintes des rumeurs et des calmes de la nature vierge, dans la pleine conscience de sa force. Cependant, sous l'étoile Vénus, il transparut une lueur fine. Le boomerang de la Lune s'esquissa, des rais allèrent sur le fleuve et les arbres, parsemés d'ombres très longues. L'homme alors découpa sa forme de haut chasseur, les épaules couvertes du manteau d'Urus. Sa face pâle, peinte de lignes de minium, était large sous le crâne long, capace et combatif. Sa sagaie à pointe de corne appendait de guinguois à sa taille, il tenait à la main droite l'énorme massue de bois de chêne. Au frôlement des rayons, la perspective entra dans une existence moins farouche. Dans les peupliers, des vibrations d'élytres blanches, des coins de paradis entr'ouverts sur la plaine, une palpitation visible des choses, une timide protestation contre les férocités de l'ombre. Les voix même décrurent, la bataille moins ardente aux profondeurs de la forêt voisine, les grands fauves repus d'amour et de sang. L'homme, las d'immobilité, marcha le long du fleuve du pas élastique d'un poursuiveur de proie. À quinze cents coudées, il s'arrêta, au guet, la sagaie prête à hauteur du front. Il vint, sur le bord d'un bosquet d'érable, une silhouette agile, un grand cerf élaphe à dix cors. Le chasseur hésita, mais la tribu devait être pourvue de chair en abondance, car dédaignant la poursuite, il regarda s'éloigner la bête, ses pattes grêles, sa tête projetée en arrière, tout le bel organisme de course lancé dans les lueurs rougeâtres: --Llô! Llô! fit-il, non sans sympathie. Son instinct lui prédisait une approche d'ennemi fauve, quelque puissant félin en chasse et ses voeux allaient à l'herbivore. Effectivement, une demi minute après, un léopard surgit d'arrière le roc des Troglodytes, lancé en foudre, en bonds de guerre immenses. L'homme alors apprêta la sagaie et la massue, attentif, les narines au vent, les nerfs en tumulte. Le léopard passa comme une écume sur le fleuve, effacé bientôt dans les perspectives. L'oreille délicate du chasseur perçut plusieurs minutes encore sa course sur la terre molle: --Llô! Llô! répéta-t-il, légèrement ému, dans une pose de défi grandiose. Des minutes coulèrent, les cornes du Croissant déjà plus nettes; des bestioles frôlaient les buissons de la rive; de grands batraciens chantaient sur les plantes fluviatiles. L'homme savoura la simple volupté de vivre devant le luxe des grandes eaux, les pleuvotements des ombres et des clairs, puis il s'éloigna de nouveau, aux écoutes, son oeil accoutumé aux pénombres épiant les embûches de la nuit. --Hoï? murmura-t-il d'une voix interrogative et en se réfugiant dans l'ombre d'un buisson. Un bruit de galop, vague d'abord, se rapprochait, se précisait. Le cerf élaphe reparut, aussi rapide mais moins précis dans sa fuite droite, en sueur, le souffle bref et trop sonore. À cinquante pas, le léopard, sans lassitude, plein de grâce, déjà victorieux. L'homme s'étonnait, ennuyé de la prompte victoire du carnassier, avec une envie croissante d'intervenir, lorsque survint une péripétie redoutable. C'était, là-bas, à l'orée des érables, en plein dans la lueur lunaire, une silhouette massive, en qui, au profond rugissement, au bond de vingt coudées, à la lourde crinière, l'homme reconnut la bête presque souveraine: le Lion. Le pauvre cerf élaphe, fou d'épouvante, fit un crochet brusque et gauche, se replia, soudain se trouva sous les griffes tranchantes du léopard. Une lutte brève, farouche, le sanglot du cerf agonisant et le léopard se tenait immobile, effaré: le lion approchait à pas tranquilles. À trente pas, il fit halte, avec un rauquement, sans se raser encore. Le léopard quaternaire, de taille haute, hésita, furieux de l'effort fait en vain, songeant à risquer la bataille. Mais la voix du dominateur, plus haute, trembla sur la vallée, sonnant l'attaque, et le léopard céda, s'en fut sans hâte, avec un miaulement de rage et d'humiliation, la tête fléchie vers le tyran. Déjà l'autre déchirait l'élaphe, dévorait par larges pièces cette proie volée, sans souci du vaincu qui continuait la retraite en explorant les pénombres de ses yeux d'or-émeraude. L'homme rendu prudent par le voisinage du lion, s'abritait scrupuleusement dans sa retraite feuillue, mais sans terreur, prêt à toute aventure. Après quelques instants de dévoration furieuse, le fauve s'interrompit: du trouble, du doute parurent dans son attitude, dans le frisson de la crinière, sa scrutation angoisseuse. Soudain, comme convaincu, il saisit l'élaphe vivement, le jeta sur son épaule et se mit en course. Il avait franchi quatre cents coudées, lorsque émergea, presque à l'orée où naguère lui-même était apparu, une bête monstrueuse. Intermédiaire d'allure et de forme entre le tigre et le lion, mais plus colossale, souveraine des forêts et des savanes, elle symbolisa la Force, là debout sous les lueurs vaporeuses. L'homme trembla, ému au plus profond de ses entrailles. Après une pause sous les frênes, l'animal prit la chasse. Il alla comme le cyclone, franchissant les espaces sans effort, poursuivant le lion en fuite vers l'Ouest, tandis que le léopard, arrêté, regardait la scène. Les deux silhouettes décrurent, s'évaporèrent, l'homme songea de nouveau à quitter son abri, car le léopard l'inquiétait peu, lorsque la scène se compliqua: le lion revenait en oblique, ramené par quelque obstacle, mare ou crevasse. L'homme ricana, raillant la bête de n'avoir pas mieux calculé sa fuite, se rencoigna, car les colossaux antagonistes arrivaient presque droit sur lui. Seulement, retardé par le détour et le poids de l'élaphe, le fuyard perdait du terrain. Que faire? Le chasseur inspecta l'ambiance: pour atteindre quelque peuplier il fallait bondir à deux cents coudées et, du reste, le Felis spelaea gravissait les arbres. Quant au roc des Troglodytes, c'était dix fois cette distance: il préféra braver l'aventure. Son hésitation fut brève. En deux minutes, les fauves atteignaient les abords de sa retraite. Là, voyant la fuite vaine, le lion laissa crouler l'élaphe et attendit. Ce fut une trêve, un arrêt similaire à celui de tantôt, alors que le léopard tenait la proie. Tout autour, le silence, l'heure annonciatrice, l'heure où les Nocturnes vont s'endormir et les Diurnes vont revivre à la lumière. Une lueur de songe, des cimes d'arbres noyées dans des laines pâles, des bandes de gramens tremblotants de toutes leurs lancettes à l'haleine hésitante du Couchant, et, sur tout le pourtour, le vague, le confus, l'embuscade de la nature faite de frontières arborescentes, de détroits, de bandes soyeuses de ciel. En haut, les veilleuses stellaires, le psaume de la vie éternelle; sur un tertre, le felis spelaea découpé sur les rais lunaires, son haut profil de dominateur, sa crinière retombant sur un pelage tavelé de panthère, son front plane et ses mâchoires proéminantes, jadis roi de l'Europe chelléenne, maintenant au déclin, réduit à des bandes étroites de territoire. Plus bas, le lion, le souffle rauque, les flancs en tumulte, sa griffe lourde posée sur l'élaphe, hésitant devant le colosse comme naguère le léopard devant lui, une phosphorescence de crainte et de colère entremêlées dans ses prunelles. Dans la pénombre, l'homme qui les contemple, déjà harmonisé au drame, Un rugissement voilé plana, le spelaea secoua sa crinière et commença de descendre. Le lion, en recul, les dents découvertes, lâcha la proie deux secondes, puis, au désespoir, son orgueil fouetté, il revint avec un rugissement plus éclatant que celui de l'adversaire, remit la griffe sur l'élaphe. C'était l'acceptation de la lutte. Malgré sa force prodigieuse le spelaea ne répondit pas tout de suite. En arrêt, replié, il examinait le lion, jaugeait sa force et son agilité. L'autre, avec la fierté de sa race, se tenait debout, tête au vent. Un second rugissement de l'agresseur, une réplique retentissante du lion et ils se trouvèrent à un seul bond de distance: --Llô! Llô! chuchota l'homme. Le spelaea franchit la distance, sa griffe monstrueuse se leva. Elle rencontra les ongles de l'adversaire. Deux secondes, la patte rousse et la patte ocellée se firent face, dans la trêve finale. Puis l'attaque, un emmêlement de mâchoires et de crinières, des rauquements farouches, tandis que le sang commençait de couler. D'abord le lion plia sous l'assaut formidable. Dégagé bientôt, d'un saut transverse il mena une attaque de flanc, et la bataille devint indécise, l'élan du spelaea amorti. Alors, la frénésie des organismes, les secousses de muscles géants, l'indécision des forces éperdues en résultantes fausses, le fourmillement de crinières dans les lueurs du satellite, un déferlement de chairs pareil aux palpitations d'un flot maritime, l'écume des gueules et la phosphorescence des fauves prunelles, les rauquements semblables aux sanglots de tempête sur les chênes. Enfin, d'un coup terrible, le lion fut précipité, alla choir à six encolures, et, en foudre, le spelaea était sur lui, commençait de lui ouvrir le ventre. Il se débattit, avec des rugissements épouvantables, il réussit à se dégager encore, les entrailles pendantes, la crinière rouge. Comprenant et l'impossibilité de la retraite et que l'autre ne lui ferait nulle grâce, il refit face sans faiblesse, il réengagea le combat avec une furie si haute que le spelaea ne put, durant plusieurs minutes, le ressaisir. Mais la finale approchait, une décroissance rapide des forces du vaincu: ressaisi, recouché contre terre, arriva le supplice, l'acharnement du plus fort, les viscères du lion arrachés, ses os rompus entre des crocs tout-puissants, sa face broyée et difforme... et les rugissements de l'agonie répercutés à travers l'horizon, toujours plus rauques, plus débiles, éteints bientôt en soupirs, en râles, en tressaillements des vertèbres... Enfin, une convulsion de la gueule, un sanglot lamentable, et la bête souveraine s'éteignit. D'abord le spelaea s'acharna sur le cadavre, sur la chair encore vibrante, dans la volupté de la vengeance et la crainte d'un retour de vie. Enfin, rassuré, il rejeta le lion d'une secousse dédaigneuse, il rugit son triomphe et son défi aux pénombres, les épaules, le thorax saignant de larges plaies. Le jour naissant, une filtration de vif-argent au bas horizon, l'arc du satellite se dépolissant, se vaporisant. Le spelaea, après avoir léché ses blessures, sentant la faim revenir, s'en fut vers la carcasse de l'élaphe. Las, trop éloigné du repaire, il chercha une retraite où il pût se repaître à l'ombre. Le buisson où se cachait le chasseur, proche, attira ses prunelles, il se mit en devoir d'y traîner la proie. Cependant, fasciné par la magnificence tragique du combat, l'homme contemplait encore le vainqueur, lorsqu'il le vit se diriger sur lui. Un souffle d'épouvante charnelle, d'horripilation, passa sur son être, sans qu'il perdît l'instinct de lutte et de calcul. Il songea que, après un tel combat, avide de repos et de nourriture, sans doute le spelaea n'inquiéterait pas sa retraite. Toutefois, il n'en avait aucune certitude, il réécoutait les légendes des vieillards disant, aux soirs de veillée, la haine du grand félin contre les hommes. Rare, en déchéance continue, il semblait avoir l'instinct du rôle des primates dans son extinction, il satisfaisait sa rancune confuse chaque fois qu'il rencontrait quelque individu solitaire. Ces souvenances rôdant dans le cerveau du veilleur, il songeait lequel, en cas d'attaque, de l'abri ou de la rase savane serait préférable? Si l'un amortissait l'élan de la bête, l'autre rendait plus faciles le jet de la sagaie et les coups de la massue. Il n'eut pas à hésiter longuement: déjà le spelaea écartait les feuillages. L'homme bondit, son choix soudain décidé, sortit du buisson, par la ligue praticable, à angle droit avec la trouée où allait entrer le monstre. Aux froissements des branches, le spelaea s'inquiéta, tourna autour de la bordure et, voyant surgir la silhouette humaine, il rugit. À cette menace, toute tergiversation éteinte, le chasseur leva la sagaie, les muscles souples et dociles, visa. L'arme vibra, alla droit sa route dans la gorge du félin: --Ehô! Ehô! cria l'homme, la massue haute, brandie à deux poings. Puis il s'immobilisa, solide, beau géant humain, héros des âges de lutte, la prunelle lucide. Le spelaea avança, se ramassant, calculant son bond. L'homme, d'une aisance merveilleuse obliqua, laissa passer le monstre, puis, au moment où il revenait, de biais, sa massue descendit comme un formidable marteau et des vertèbres craquèrent. Un rugissement arrêté net, la chute, l'immobilité brusque du colosse et l'homme répéta son cri de bataille, victorieux: --Ehô! Ehô! Il continuait toutefois à se tenir sur la défensive, redoutant quelque reprise, contemplant la bête, ses grands yeux jaunes ouverts, ses griffes longues d'une demi-coudée, ses muscles géants, sa gueule béante, pleine du sang du lion et de l'élaphe, tout ce miraculeux organisme de guerre au ventre très pâle sous le pelage jaune, ocellé de noir, des flancs et de la croupe, sous la ruisselante crinière brune. Mais il était bien mort, le felis spelaea, il ne devait plus faire trembler les ténèbres. L'homme se sentit dans la poitrine un grand bien-être, le gonflement d'un orgueil très doux, un élargissement de personnalité, de vie, de confiance en soi, qui le tint rêveur et nerveux devant les fleurs lumineuses de l'aube. Les premières fanfares écarlates s'élevèrent sur l'horizon en même temps que la brise. Les bestioles de la lumière une à une ouvrirent leurs prunelles, les oiseaux préhistoriques pépièrent leur ravissement, tournés vers le Levant, leurs petites cornemuses enflées. Sous les brumes fines, le fleuve sembla d'étain d'abord, légèrement dépoli, puis les splendeurs de la nue s'y plongèrent, un monde frissonnant de nuances et de formes. Les cimes des grands peupliers et des petits grameus de la savane tremblèrent de la même ardeur de vie. Déjà l'astre survenait, plus haut que la forêt lointaine; ses rais passèrent sur la vallée, entrecoupés d'ombres d'arbres frêles et interminables. L'homme étendait les bras, dans une religiosité confuse, sans culte précis, percevant la Force des rayons, l'Eternité du soleil, l'Ephémère de sa propre personne. Puis, un rire lui vint, le cri de son triomphe: --Ehô! Ehô! Ehô! Et, sur le bord de la caverne, les hommes apparurent. LA SÉPULTURE DE WANHÂB Dans le crépuscule du soir, l'Astre transformé en brasier circulaire, les Vieillards surgirent de la caverne, suivis de de la horde mélancolique; deux guerriers jeunes portaient le squelette de Wanhâb, et la lueur rouge, sur le crâne pâle, à travers la cage thoracique tombait comme un symbole de haute angoisse, désuétude du jour vernal sur les ruines d'un être jeune disparu à jamais dans l'Abîme des métamorphoses. Tardive s'écouta la horde à travers la savane, et les sanglots sourds de l'épouse et de la mère coupaient la taciturnité de la scène. Quand on atteignit l'Arbre-Sépulcre, quand les porteurs eurent escaladé la colline, on vit un vieillard se mettre auprès de Wanhâb, et tous attendirent sa parole, car il était renommé pour parler aux autres hommes. Et le vieillard se tint immobile quelque temps, laissant remonter des choses anciennes dans sa mémoire, les confuses synthèses acquises par sa race encore tout à la nature et n'ayant conçu aucun mystère au delà des formes matérielles: --Hommes... Wanhâb fils de Djeb... né parmi nous... était un chasseur intrépide et un travailleur habile... l'urus, le léopard et l'hyène ont connu sa force... il a taillé les dépouilles de la bête et s'en est fait des vêtements et des armes... il a tiré des outils de la pierre bienfaisante... Hommes... Wanhâb fils de Djeb... est sorti de la vie... il ne chassera plus, il ne dépouillera plus la bête et ne tirera plus d'outils de la pierre bienfaisante... et parce que c'était un compagnon fidèle et sage... nous regrettons Wanhâb, fils de Djeb. --Nous regrettons Wanhâb fils de Djeb! répétèrent les voix de la horde. Puis, il descendit un silence plus pesant et les têtes des Troglodytes s'élevèrent pour voir gravir l'Arbre-Sépulcre par un chasseur agile. Il glissa de branche en branche, à travers les squelettes des Ancêtres. Lorsqu'il parvint à une branche libre, on suspendit Wanhâb fils de Djeb, à la lanière tressée dont il tenait un bout et la dépouille à claires-voies du trépassé monta lentement parmi les feuillages. De l'horizon tiède et du grand zénith il émanait des langueurs si douces, un si charmant souffle de vie et une majesté si pacifique, que les compagnons de Wanhâb et sa mère et sa veuve oubliaient la douleur et l'effroi de la mort. Enfin, le squelette, fixé, vacilla faiblement parmi les autres squelettes, et la horde se dispersa dans le crépuscule. Aux caps du fleuve, sur la pointe des collines légères, les natures contemplatives virent se diviser la lumière en mille figurations éphémères. Bientôt ne resta plus sous l'arbre que le noyau des compagnons intimes et des parents. Et la cendre vint sur les gloires célestes. Un jour de plus disparut à la profondeur du passé. Une nuit de plus découvrit un pan de l'Infini. Frissonnants, alors, avec des imaginations embryonnaires, avec la pensée du trépas et de la nuit emmêlées, les humbles préhistoriques fidèles à Wanhâb ajoutèrent un rêve aux millions de rêves dont naquirent les cultes, dont naquirent les mariages de la Peur, du Surnaturel et de l'Immortalité. Cependant, la jeune épouse restait prostrée sur l'herbe, ses cheveux coulant parmi les gramens, comme les feuilles du saule pleurent sur les nénuphars des étangs. Et Thérann le vainqueur, ami de Wanhâb, eut pitié d'elle et sentit trembler son coeur, parce que la chevelure de la femme était belle et son cou rond et blanc dans les clartés finales du jour. Il dit alors des paroles douces, et elle leva ses prunelles sur lui. Et le voeu de la large nature, que tout recommence et que la blessure de l'âme se ferme dans les êtres jeunes encore, commença de s'accomplir pour elle. Elle songea que Thérann était fort parmi les forts, et sans férocité pour les femmes et les enfants. Et quand les ténèbres furent victorieuses, ils restèrent l'un à côté de l'autre, sans mouvement et sans parole, mais sentant se lever des lendemains en eux, tandis que les loups roulaient sur la savane, que l'hyène ricanait au bord du fleuve et que les grands carnivores se levaient dans leur force. J.-H. ROSNY. End of the Project Gutenberg EBook of Scènes préhistoriques, by J.-H. Rosny *** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK SCÈNES PRÉHISTORIQUES *** ***** This file should be named 27304-8.txt or 27304-8.zip ***** This and all associated files of various formats will be found in: http://www.gutenberg.org/2/7/3/0/27304/ Produced by Laurent Vogel, Chuck Greif and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Updated editions will replace the previous one--the old editions will be renamed. Creating the works from public domain print editions means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you charge for the eBooks, unless you receive specific permission. If you do not charge anything for copies of this eBook, complying with the rules is very easy. You may use this eBook for nearly any purpose such as creation of derivative works, reports, performances and research. They may be modified and printed and given away--you may do practically ANYTHING with public domain eBooks. Redistribution is subject to the trademark license, especially commercial redistribution. *** START: FULL LICENSE *** THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free distribution of electronic works, by using or distributing this work (or any other work associated in any way with the phrase "Project Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project Gutenberg-tm License (available with this file or online at http://gutenberg.net/license). Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm electronic works 1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to and accept all the terms of this license and intellectual property (trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your possession. If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a Project Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the terms of this agreement, you may obtain a refund from the person or entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8. 1.B. "Project Gutenberg" is a registered trademark. It may only be used on or associated in any way with an electronic work by people who agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works even without complying with the full terms of this agreement. See paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic works. See paragraph 1.E below. 1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the Foundation" or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the collection are in the public domain in the United States. If an individual work is in the public domain in the United States and you are located in the United States, we do not claim a right to prevent you from copying, distributing, performing, displaying or creating derivative works based on the work as long as all references to Project Gutenberg are removed. Of course, we hope that you will support the Project Gutenberg-tm mission of promoting free access to electronic works by freely sharing Project Gutenberg-tm works in compliance with the terms of this agreement for keeping the Project Gutenberg-tm name associated with the work. You can easily comply with the terms of this agreement by keeping this work in the same format with its attached full Project Gutenberg-tm License when you share it without charge with others. 1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern what you can do with this work. Copyright laws in most countries are in a constant state of change. If you are outside the United States, check the laws of your country in addition to the terms of this agreement before downloading, copying, displaying, performing, distributing or creating derivative works based on this work or any other Project Gutenberg-tm work. The Foundation makes no representations concerning the copyright status of any work in any country outside the United States. 1.E. Unless you have removed all references to Project Gutenberg: 1.E.1. The following sentence, with active links to, or other immediate access to, the full Project Gutenberg-tm License must appear prominently whenever any copy of a Project Gutenberg-tm work (any work on which the phrase "Project Gutenberg" appears, or with which the phrase "Project Gutenberg" is associated) is accessed, displayed, performed, viewed, copied or distributed: This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net 1.E.2. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is derived from the public domain (does not contain a notice indicating that it is posted with permission of the copyright holder), the work can be copied and distributed to anyone in the United States without paying any fees or charges. If you are redistributing or providing access to a work with the phrase "Project Gutenberg" associated with or appearing on the work, you must comply either with the requirements of paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the Project Gutenberg-tm trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or 1.E.9. 1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted with the permission of the copyright holder, your use and distribution must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any additional terms imposed by the copyright holder. Additional terms will be linked to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the permission of the copyright holder found at the beginning of this work. 1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm License terms from this work, or any files containing a part of this work or any other work associated with Project Gutenberg-tm. 1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this electronic work, or any part of this electronic work, without prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with active links or immediate access to the full terms of the Project Gutenberg-tm License. 1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary, compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any word processing or hypertext form. However, if you provide access to or distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than "Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official version posted on the official Project Gutenberg-tm web site (www.gutenberg.net), you must, at no additional cost, fee or expense to the user, provide a copy, a means of exporting a copy, or a means of obtaining a copy upon request, of the work in its original "Plain Vanilla ASCII" or other form. Any alternate format must include the full Project Gutenberg-tm License as specified in paragraph 1.E.1. 1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying, performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9. 1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided that - You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method you already use to calculate your applicable taxes. The fee is owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he has agreed to donate royalties under this paragraph to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments must be paid within 60 days following each date on which you prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax returns. Royalty payments should be clearly marked as such and sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the address specified in Section 4, "Information about donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation." - You provide a full refund of any money paid by a user who notifies you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm License. You must require such a user to return or destroy all copies of the works possessed in a physical medium and discontinue all use of and all access to other copies of Project Gutenberg-tm works. - You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the electronic work is discovered and reported to you within 90 days of receipt of the work. - You comply with all other terms of this agreement for free distribution of Project Gutenberg-tm works. 1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm electronic work or group of works on different terms than are set forth in this agreement, you must obtain permission in writing from both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and Michael Hart, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark. Contact the Foundation as set forth in Section 3 below. 1.F. 1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread public domain works in creating the Project Gutenberg-tm collection. Despite these efforts, Project Gutenberg-tm electronic works, and the medium on which they may be stored, may contain "Defects," such as, but not limited to, incomplete, inaccurate or corrupt data, transcription errors, a copyright or other intellectual property infringement, a defective or damaged disk or other medium, a computer virus, or computer codes that damage or cannot be read by your equipment. 1.F.2. LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES - Except for the "Right of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, and any other party distributing a Project Gutenberg-tm electronic work under this agreement, disclaim all liability to you for damages, costs and expenses, including legal fees. YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE PROVIDED IN PARAGRAPH F3. YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH DAMAGE. 1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a written explanation to the person you received the work from. If you received the work on a physical medium, you must return the medium with your written explanation. The person or entity that provided you with the defective work may elect to provide a replacement copy in lieu of a refund. If you received the work electronically, the person or entity providing it to you may choose to give you a second opportunity to receive the work electronically in lieu of a refund. If the second copy is also defective, you may demand a refund in writing without further opportunities to fix the problem. 1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS' WITH NO OTHER WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE. 1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages. If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any provision of this agreement shall not void the remaining provisions. 1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance with this agreement, and any volunteers associated with the production, promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works, harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees, that arise directly or indirectly from any of the following which you do or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause. Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of electronic works in formats readable by the widest variety of computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from people in all walks of life. Volunteers and financial support to provide volunteers with the assistance they need, is critical to reaching Project Gutenberg-tm's goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will remain freely available for generations to come. In 2001, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4 and the Foundation web page at http://www.pglaf.org. Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit 501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state's laws. The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S. Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered throughout numerous locations. Its business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact information can be found at the Foundation's web site and official page at http://pglaf.org For additional contact information: Dr. Gregory B. Newby Chief Executive and Director gbnewby@pglaf.org Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide spread public support and donations to carry out its mission of increasing the number of public domain and licensed works that can be freely distributed in machine readable form accessible by the widest array of equipment including outdated equipment. Many small donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt status with the IRS. The Foundation is committed to complying with the laws regulating charities and charitable donations in all 50 states of the United States. Compliance requirements are not uniform and it takes a considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up with these requirements. We do not solicit donations in locations where we have not received written confirmation of compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state visit http://pglaf.org While we cannot and do not solicit contributions from states where we have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition against accepting unsolicited donations from donors in such states who approach us with offers to donate. International donations are gratefully accepted, but we cannot make any statements concerning tax treatment of donations received from outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff. Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation methods and addresses. Donations are accepted in a number of other ways including including checks, online payments and credit card donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic works. Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our Web site which has the main PG search facility: http://www.gutenberg.net This Web site includes information about Project Gutenberg-tm, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.